Mai - juin 2025
SAINT-LOUIS, TOI MA VILLE
La presse a récemment publié que Saint-Louis Agglomération livrerait « l’eau la plus polluée de France aux PFAS ». Ces composés, pour vingt d’entre eux, seront réglementés en France à partir du 1er janvier 2026. Ils sont issus et présents dans nombre de processus industriels (cosmétiques ; textiles imperméabilisés, industrie ; revêtements d’ustensiles de cuisine ; anciennes mousses d’extinction des incendies). Ils sont persistants dans l’environnement et dans les chaînes alimentaires. C’est pour cela qu’on les appelle « polluants éternels ». Suite à des informations déjà parues, et grâce aux prélèvements effectués notamment par la région sur la nappe phréatique alsacienne, des investigations plus poussées sont menées depuis deux ans après le signalement d’un lanceur d’alerte. Un groupe de travail, piloté par le Sous-préfet en lien avec l’Agence Régionale de Santé a associé des acteurs concernés par cette problématique. Les analyses confirment aujourd’hui la présence de ces PFAS dans l’eau potable distribuée dans la région des trois frontières et ce à des teneurs jusqu’à trois fois la future norme. Il semble, au regard de leur signature de composition, que l’origine principale soit les mousses utilisées jadis (et interdites depuis) pour les exercices des pompiers qui ont été effectués durant des années sur plusieurs sites au niveau de l’aéroport de Bâle Mulhouse. L’agglomération, après avoir étudié les moyens de traitements existants, prévoit de traiter l’eau au charbon actif, technique qui a fait ses preuves notamment à Bâle. Une décision en ce sens sera prise au conseil communautaire du 24 avril mais mettra au moins un an pour être opérationnelle. Le groupe majoritaire, en vertu du principe de précaution, demande aux autorités et notamment à l’Agence régionale de santé (ARS) la plus grande transparence dans la gestion de ce dossier et des informations et instructions sur la conduite à tenir pour la protection des populations. L’Assemblée nationale a récemment voté à une large majorité un projet de loi pour interdire bon nombre de ces PFAS dans les process industriels au vu de leur rémanence dans l’environnement, et, au final, dans les organismes des êtres vivants. Cette affaire doit nous interpeller sur notre relation au vivant et sur les conséquences de nos choix de société sur la durabilité de nos pratiques. La Ville de Saint-Louis a d’ores et déjà pris des mesures pour distribuer une eau exempte de PFAS dans les lieux d’accueil des enfants gérés par la Ville et ce en vertu du principe de précaution.